Tomber sept fois, se relever huit

Un jour j'y ai pensé

Un matin 2004, ou 2005 je ne sais plus. Je me lève, longtemps reflechis sur une grande decision qui changera ma vie. J’y pense depuis 3 ou 4 ans. L’intimidation a l’ecole, la situation familiale qui n’arrange rien.
Je me lève, je m’habille, je laisse un mot sur mon bureau dans ma chambre, et je pars a l’ecole, passer la derniere journee de ma vie.

Je suis vide, vide d’emotion, de sentiment, de sensation. Vide d’espoir, et entierement je m’en foutiste. La journee se passe donc dans l’indifference la plus totale. On m’insulte, mais je n’entends plus rien. 16h fin des cours, je monte dans le bus. Je reflechis dans ce bus, trop, peut-etre. 16h30, je me dirige dans un chemin, une petite butte eloignée de la ville, qui laisse d’accès la voie ferré. Un passage dans une sorte de foret. Je me pose la. Voila, la derniere journee de ma vie est finie.
J’entends un train, je le laisse passer, j’imagine mon corps progeté par une telle rapidité. Un deuxieme train passe, j’imagine les pompiers, mes parents en train de reconnaitre ma mort, ils reussiront a me reconnaitre malgré les morceaux eparpillés le long de cette voie ferré ? Et si je ne mourrai pas de suite ?
Demi-tour, je rentre a la maison, je range mon mot d’adieu, et demain, ça sera une nouvelle journee.

Puis 2007, je n’en peux toujours plus, je pense lentement a recommencer mon plan de suicide. Un reportage passe a la tv sur des parents ayant leur enfant mort suicidé. Dans l’indifference je parle " ho ca va, y’a pas de quoi en chier un poulet ! " ? Ma mère, les larmes aux yeux, repond " c’est la pire chose qui puisse arriver ".
Et la, j’ai compris, je me suis dis " maintenant, j’arrete mes conneries, et je me releve ".

Et je m’en suis sortie en 2010.
Si je n’etais plus la, je n’aurais jamais connue ma vie actuelle. Ces moments de bonheur, de tristesse. Peut-etre que j’aurais fait de la vie de ma mère, un cauchemard interminable, ou pas. Je ne serais pas la, j’aurais tout loupé. Parfois, au bord du gouffre, on ne s' imagine pas quelle peine on peut faire aux autres, et encore moins tout ce qu’on va louper de notre vie future.
Si j’avais decidé de me suicider le matin, si j’avais pas reflechis dans ce bus, si j’avais sauté au passage du premier train, je ne serais pas la en train d’ecrire ces mots. Et c’est formidable de se rendre compte de ça.

Aujourd’hui, je suis en vie. Jamais je ne pourrais repenser au suicide, meme au fond du trou. C’est inhumain.
J’avais deja ecris un ecrit dans le meme style, mais je tenais a le laisser la, car il est important a mes yeux.

Bon ben jvais decaper les volets moi ! :3