Le journal d'une bouteille
Cette nuit, je me suis reveillé a 3h30, et puisque je n’arrivais plus a m’endormir, j’ai fais mon roulé-boulé matinal et j’ai été sur internet, du coup sur j.i j’ai vu le mesage de Malika. Il me donne aujourd’hui envie de faire un écrit sur mon addiction. Je ne sais pas pourquoi, pour ne pas oublier le pourquoi du comment.
J’ai commencé au boulot, un boulot où tout le monde boit tout le temps, bière, calva, vin. C’etait normal. Puis au moment de quitter le boulot, je n’ai pas arreté mon quotidien. Et au fil des jours, il m’en fallait plus, car avec l’habitude je ne ressentais plus les effets de l’alcool. J’ai commencé avec une bière par jour, j’ai finis avec 2 bouteilles de gin et du pastis par jour. Mes journées commencaient a 7h, avec 5 ou 6 verres de gin, et une fois que j’etais bien bourré, je partais a la fac. Au debut, entre deux cours je me cachais dans les toilettes pour boire du blanc, et finalement, je ne me cachais plus, j’affichais clairement devant toute la classe mes canettes de biere et ma bouteille d’eau remplie de gin. A la pause du midi, je ne mangeais pas comme les autres etudiants, j’allais au monop' m’acheter de quoi tenir l’apres-midi. Et aux cours de l’aprem, soit je m’endormais sur la table, soit je me faisais viré de cours. Pendant 1 an ce rythme la. Je rentre le soir, pour la plupart du temps, je ne m’en rappelle pas. Ou alors je restais a Paris, a passer mes soirees avec des potes clochards ou a baiser avec des mecs que je ne voyais qu’une nuit, sans protection, et sans souvenirs.
Quelques malaises tardifs dans la nuit, où je vois encore ma mère entrer dans ma chambre, fouiller partout pour me confisquer mes bouteilles. Mon père etait mon complice et m’achetait tous les week end une bouteille, qui ne me faisait qu’une seule matinée.
Les examens arrivent, je surdose mes verres, pour assurer, tu parle. Je ne me rappelle meme plus des sujets, et a l’oral je raconte de la merde, de toute maniere je pue l’alcool et le prof le sent.
Je me fais recalé, bonne pour les rattrapages et jmen fous, je bois.
La je contacte un mec de la fac qui me plaisait, on sort rapidement ensemble, et a chaque fois qu’on se voit, je bois. Il le voit, il s' en fout, alors je ne m’arrete pas. Septembre, rattrapages. Mon mec me largue par sms, c’etait une relation pourrie, mais j’etais amoureuse, je bois encore plus, je vais passer mes exams, j’oublie volontairment de me presenter aux epreuves, tellement que je suis mal. Je continue a boire jusqu’à debut Janvier de cette annee. Parce que je suis dans la merde et boire console mes problemes.
Mais j’avais oublié d’être un poids pour les autres. Je reste seule chez moi, je ne sors plus, je bois. Et quand je suis bien bourrée, j’appelle tout mon repertoire, je dis n’importe quoi a n’importe qui, je continue des plans cul avec des potes, rien ne m’arrete. Puis, un jour, je me sers mon verre de gin quotidien, a 8h comme d’hab, je suis meme un peu en retard. Je reflechis.... je reflechis.... et je jette mon verre dans l’evier. J’ai loupé ma derniere annee de fac, j’ai perdu mon mec, je n’ai plus de communications avec mes parents, ma mère a mal, je me suis foutue la honte devant tous mes potes, je suis devenu une salope. J’étais ecoeurée de moi-meme. Pendant 2-3 jours, je me suis servi des verres qui ont tous finis dans l’évier. Puis, j’ai dis stop. La nuit, tu ne dors pas, tu transpire. Le matin, tu tremble et tu stress, un stress que je n’ai jamais connu avant, où tu te dis simplement "comment je vais faire, moi, sans mes bouteilles?"
J’ai de reels problemes. Et je m’en suis rajouté un encore bien pire : une dependance à un produit libre dans le commerce. Quoi de plus facile que de sortir au magasin acheter des bouteilles produites et vendus pour être bu ? Je n’accepte pas la vente libre d’alcool dans les commerces, je n’accepte plus.
Au cours de l’annee j’ai lancé quelques appels a l’aide a ma meilleure amie "aide moi, jsuis qu’une putain d’alcoolique", en general elle me repondait "lol" ou "mdr". Alors, certains ne s' en sortiront pas seul, et je conseille vivement de se faire aider. Mais moi j’ai voulu me prendre en main seule, simplement car j’ai toujours fais de cette maniere, et je ne peux compter que sur moi. Quand les interets des autres ne sont pas sollicités, il y a bien souvent personne.
Être dependante m’a aidé a comprendre énormement de chose, sur la vie, sur la société. Je sais pourquoi j’ai bu, je sais pourquoi j’arrete. Le seul declic qui peut se faire, c’est une auto-reflection sur soi-meme.
En tout cas, si qqun qui lit ça connait un dependant, ne le blamez pas, ce n’est peut-etre pas marrant pour vous, mais pour elle non plus. C’est un manque de confiance en soi énorme, avoir peur des responsabilités, avoir peur d’avoir sa vie entre ses mains, je connais. Alors restez aux cotés de ces gens la, ils en ont besoin.
Je ne sais meme pas si je vais mettre cet ecrit en ligne, il est nul et vide, et surtout très subjectif.
Si je peux conseiller une chose a qqun qui boit, c’est de faire du sport, il remplacera la dopamine produit par le cerveau qui boit, et il produira de l’endorphine "hormone du bonheur", et ne comptez pas les heures, mais les journees d’abstinences. Plus tu y penses, plus ce sera dur.
Bon courage a tous.