Deja 2 ans sans sang
Ce soir, comme tous les soirs, je fais des etirements, des exos de souplesse. Et la, je prends ma jambe pour la ramenée contre ma poitrine, je baisse le regard, tres concentrée, et je tombe oeil a oeil… heu non… du coup.. oeil a cicatrice avec ma cuisse. Et je me rends compte de quoi ? Que j’ai des cicatrices !
Oui… bon j’ai les cuisses remplie de cicatrices, c’est pas nouveau… mais justement, ce sont des cicatrices ! ! Qui dit cicatrice, ne dit pas plaie ouverte, ni meme cicatrisation. Qui dit cicatrice, dit cicatrice, dit passé !
Alors devant ma grande découverte intergalactique, je me suis demandé… a quand remontent les dernières ? Il y a fort longtemps qu’il me semble ne pas avoir vu de sang couler... ?
Je me replonge dans ma memoire… a vue d’hippocampe je dirais 1 an .. ? Au moment où j’ai rompu avec N.
Alors je vais chercher mes cahiers a spirales, plus des journaux intimes que des cahiers de philo ou d’histoire… voila, j’aime pas la denomination de journal intime. Deja parce que dans les journaux il n’y a que des infos bidon qui donnent envie de suicider, et moi j’ai quelques tres bons écrits remplis de joie dedans. Et intime, c’est tout a fait faux, si j’ecris et que je laisse une trace de ce qui me tracasse, c’est bien pour une seule bonne raison : casser cette intimité qui éloigne mes sentiments de mon bien-être… bref !
Donc, j’ai eu la bonne manie, a chaque fois que je me scarifiais d’écrire un petit mot dans ce cahier perso, et je laissais sans le vouloir, au passage de mon stylo, quelques gouttes de cette beuverie qui ont eu le temps de secher entre les pages. Mieux qu’une photo, le sang, eternel face au temps. Donc, je scrute les pages de ce cahier, et j’apperçois que je ne me suis pas scarifié depuis 2 ans ! ! C’est la fête !
Et je n’ai jamais eu envie de recommencer, si… quand mon dernier mec en date m’a largué, mais je ne l’ai pas fais.
Je m’étonne encore de la vitesse a laquelle passe le temps.
Et j’assume tout a fait ces belles cicatrices qui representent ma lutte au quotidien, ma lutte pour survivre face au mal que je ressentais. Toujours mieux qu’une photo, elles temoignent de mes sentiments passés, encore eternel face au temps. Je suis fière de vous mes ptites poulettes !
Car quand je vais mal, je vous regarde. Et quand je vous regarde, je sais indeniablement qu’il y a eu bien pire dans ma vie. Ma lutte, ma bataille, ma guerre, ma ptite guerre a moi. Ce qui m’a permi de tenir ces moments interminables de douleur et d’humiliation. Je vous regarde maintenant comme un trophée, une victoire face a la période la plus noire de ma jeunesse.